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 Once upon a nightmare

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Roderick de Vallombreuse

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MessageSujet: Once upon a nightmare   Once upon a nightmare EmptyDim 28 Sep - 17:44


Once upon a nightmare


Bong ! Bong ! Bong !

Les yeux céruléens du lycanthrope se posèrent sur l'église d'à côté qui se mettait en émois. Vingt-trois heures pile. Vingt-trois coups de cloche retentissants dans le vieux faubourg du Bronx, réveillant les chats endormis et les voleurs au début de leur journée de travail. Adossé au mur, il resta quelques longues secondes sous le porche, à l'abri des regards.
Dans le ciel, le soleil était déjà mort, et un épais nuage grisâtre enfumé tout le quartier. Il était peut être le seul à s'en être rendu compte, mais oui, ce nuage, il existait, il était bien là. Trop épais. Trop opaque... Comment les humains pouvaient-ils ne pas le voir ?

Quand le silence fut de nouveau, Roderick détourna son attention du nuage et finalement s'extirpa de ombres. Il tendit sa main et arrêta le taxi avant de monter à l'intérieur. Là il demanda au chauffeur de le conduire au bar le plus proche sans même le regarder. Son attention était en effet concentré sur le téléphone qu'il avait réussi à extirper de sa poche arrière. Ce dernier affichait trois nouveaux messages, dont deux du même numéro. Quand il appuya dessus, ce ne fut que pour voir « NEELA » affichait en gros et des messages d'inquiétude.
A quelle heure il allait revenir ne la regarder absolument pas. Il effaça aussitôt les deux messages dans un petit grognement et ouvrit le troisième message envoyé par un numéro inconnu à sa mémoire. C'était un message du Chef de meute.

L'air de Roderick sembla se rembrunir pendant quelques secondes. Il resta figé le temps d'un battement de cils et finalement remit dans sa poche le téléphone éteint et verrouillé. La situation était de plus en plus tendue entre loups et vampires, mais ce n'était pas vraiment le soucis. Les chasseurs et les templiers étaient plus... gênants. Il avait déjà rencontré des vampires dans le passé, des peaux-froides comme sa mère les nommait, et s'ils avaient été menaçants, aucun d'entre eux n'avait été aussi tenace qu'un chasseur. La haine était un moteur affectionné de ce genre de combattants du dimanche. Ça ne les rendait pas plus difficile à battre, juste plus coriaces.

« Ça fera vingt dollars. »

Le Loup donna quelques billets et sortit sans récupérer la monnaie. Le « papier » n'avait jamais eu une quelconque valeur pour lui. Quand on grandit à se nourrir de viandes chassés et de fleurs cueillies, on ne peut comprendre l'intérêt d'un bout de papier encré, seulement l'imaginer.

Le Bloody Mary était finalement là, juste devant lui. Et il était pile à l'heure pour le rendez-vous.

Roderick avança et poussa la porte, passant devant le vigile qui resta de marbre. Le Loup le jaugea au passage, intrigué sans doute qu'il ne soit pas surpris de son habit, mais c'est arrivé à l'intérieur qu'il se rendit compte que ce vigile avait vu bien plus étrange que lui avant.
Le bar était plein ce soir-là, comme un vendredi soir où tous les peignes-culs de New York, ces gosses de riche vivant sur le pécule de leurs parents comme des parasites n'ayant jamais grandis. Son interlocuteur n'était visiblement pas arrivé, à en voir le comptoir et les quelques piliers accoudés là.

Le Loup avança, croisant le regard d'une jolie blonde aux yeux de feu. Il n'y fit pas attention et rejoignit calmement le comptoir, commandant un verre d'une liqueur quelque peu exotique.
Il ne lui restait plus qu'à attendre Dagon.
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Emir

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MessageSujet: Re: Once upon a nightmare   Once upon a nightmare EmptyDim 28 Sep - 20:05






feat. Sashka.

Sashka avait toujours été une jeune femme coquette, peu importe l'époque qu'elle ait traversé. Mais c'était très certainement ce siècle-ci qu'elle affectionnait tout particulièrement niveau vêtements, niveau maquillages, niveau... Tout, pour faire bien plus simple. En résumé, c'était une de ces fashion victimes comme on en trouvait beaucoup - surtout à New-York - avec un style glamour, rock classy. Les cheveux courts, d'un blond platine, avec un regard rouge, relevé d'un trait khôl, les lèvres pulpeuses avec un de ces gloss brillant, à paillettes, au teinte fushia - saveur framboise, je précise - dans son haut à bretelle avec l'icone peace & love noir sur un fond blanc et son legging noir qui mettait en valeur ses doc martins noirs aux reliures fushia.

Autant vous dire, qu'en plus de son aura vampirique, on ne pouvait pas la rater. Cela faisait peut-être quinze, vingt jours tout au plus qu'elle était arrivée à New-York, mais cela lui avait suffit pour savoir que c'était ici qu'elle établirait probablement l'un des plus grands empires financiers en matière de Pub branché. Déjà, elle s'était fait un carnet d'adresse bien rempli, et quelque chose lui faisait comprendre que ce n'était pas terminé, bien au contraire. Son American Dream avait bien débuté, bien qu'un peu forcé avec son don obscur.

Le Bloody Mary venait d'ouvrir, peut-être une semaine tout au plus. Mais déjà, il affichait complet tous les soirs de Week-End tant il était fréquenté. Sa devanture ne payait pas de mine, mais elle dégageait quelque chose de spéciale. Devant les murs sombres et la porte de bois fabriqué à l'image d'une époque depuis longtemps révolue, il y avait cet espèce de Vigile étrange qui vous regardait passer devant lui, vous dévisageant de son grand regard rouge, vous ouvrant la porte lorsque vous manifestiez la volonté d'entrer dans le Pub.

A l'intérieur, c'était la décadence à l'état le plus pur, sur un décor de tout ce qu'il y a de plus classy. Quelque chose de branché, inspiré d'une autre époque, modernisé par le XXIème siècle dans des teintes noirs, violines et argentés. Il y avait, ici et là, entre les tables noirs décorés d'une carte violette et d'une bougie pourpre, des estrades cylindriques où l'on voyait des danseurs se trémoussaient sur les rythmes endiablés d'un groupe de rock qui jouait au fond de la salle devant un public énergique.

Tout se passait comme prévu, et la soirée était de tout ce qu'il y avait de plus normal en ce vendredi soir. Sashka passait de temps à autres derrière le comptoir pour aider les barmans aux yeux rouges, ou pour prendre les consommations qu'ils venaient de réaliser avant d'aller les servir aux tables des clients. C'était d'ailleurs lors d'un de ses moments qu'elle le vit. Sans crier gare, comme si la foudre venait de la frapper, elle resta tétanisée, ne se rendant même plus compte que la Terre continuait sa rotation. Il était là, lui, ce lycan, celui qui était responsable de beaucoup de ses malheurs, de ses cauchemars, de ses démons intérieurs. Il se dressait là, dans une tenue d'une autre époque, avant de sentir se réveillait en elle une profonde douleur. Puis les différentes scènes de ce jour-là défilèrent de nouveau devant ses yeux, comme des éclairs rapides, s'arrêtant quelques instants sur des images marquantes. C'était quelque chose qui lui broyait les intestins.

Alors, lorsque quelqu'un la bouscula sans faire exprès, et qu'elle revint à elle, elle sentit pour la première fois de toute son existence de vampire, c'était énorme colère l'envahir. Cette envie de mordre, de boire, de tuer, de répandre du sang vermeil de partout dans la pièce afin de faire le plus gros carnage encore jamais enregistré sur Time Square. Elle ferma doucement les yeux, sentant sa fébrilité la faire trembler. Elle soupira un air qu'elle n'avait pas besoin de souffler comme pour se calmer, avant d'ouvrir ses yeux, d'afficher un sourire enthousiaste, et de s'approcher de ce dernier pour la jouer sur le bluff. Peut-être qu'il ne se souvenait pas d'elle ?

Sashka passa derrière le comptoir, dépassant un de ses barmen pour prendre le nouveau client à leur place. « Bonsoir, qu'est-ce que je vous sers ? » Fit-elle du ton le plus neutre et vendeur dont elle était capable. Il lui répondit, puis elle lui prépara sa commande, avant de la poser devant lui tout en lui annonçant le prix. « 7$ s'il vous plaît, merci. » Elle rangea la monnaie dans la caisse, avant de saisir machinalement un torchon qu'elle passa sur le comptoir, comme si de rien était, avant de finalement ouvrir de nouveau la parole, pour lui dire : « Votre visage m'est familier... Est-ce qu'on se connait ? » Son regard rougeoyant était insistant, comme pressant. Elle sentait à qui elle avait à faire, et pas mal de ses employés semblaient s'être tout de suite tendu lorsqu'il l'avait vu et senti rentré.

Au Bloody Mary, tout le monde pouvait y entrer à condition de ne faire chier personne, et de payer. Mais celui-là... Il valait bien le plaisir de lui poser quelques questions avant de lui écraser la tête sur le comptoir jusqu'à voir son cerveau se répandre sur le sol noir du Pub. Sashka était quelque peu fébrile malgré un ton de voix dégagé. Et ce n'était pas seulement le fait de voir un lycan dans son Pub, non... C'était juste lui qui avait été la cause de sa renaissance et de la destruction quasi-totale de son village natal dans un des carnages les plus affreux de son époque - Peut-être parce que celui-ci la touchait plus personnellement.


Dernière édition par Emir le Lun 29 Sep - 19:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Once upon a nightmare   Once upon a nightmare EmptyLun 29 Sep - 19:31

Lorsque le Loup releva les yeux, ce ne fut que pour croiser le regard chaud et iridescent d'une belle blonde. Ses yeux céruléens ne la quittèrent pas une seule seconde alors qu'un long frisson remontait le long de son épine dorsale, pris d'un soupçon pendant un court moment. Se pouvait-il qu'elle soit... une Vampyre ? Roderick fit claquer sa langue sur son palais, déposant machinalement l'argent sur le comptoir comme il prenait son verre. Ses mouvements étaient fluides, mais mécaniques. Il était bien trop occupé à échanger avec elle un long regard pour véritablement se concentrer ailleurs.
Ce n'était pas qu'elle lui disait quelque chose, mais elle ne sentait rien. Absolument rien. C'était dérangeant : si les soupçons du Loup étaient fondés, alors la charmante demoiselle n'était autre qu'un Vampyre, et on ne pouvait pas dire que leurs deux races étaient en « bonne entente ». Bien au contraire d'ailleurs, les chamailleries laisseraient tôt ou tard place au sang et à la guerre. Il n'était pas le plus à plaindre dans cette histoire, il n'avait rien à y perdre, autre que sa vie.

« Je ne crois pas. » répondit-il d'une voix douce et posée. Il avait – comme tous les loups – le charisme des diables. Une beauté à en faire pâlir n'importe quel homme et cette présence implacable. C'était là tout l'âme du Loup qui s'impose face aux chiens et aux moutons. Cette simple façon d'être là, et de tout irradier. Roderick était un homme de l'ombre, un Loup du soir, mais pourtant, sa voix portait bien et son timbre particulier fit se retourner machinalement un homme à l'autre bout du comptoir qui détourna aussitôt le regard qu'il comprit que ça ne lui était visiblement pas adressé.
« Tout du moins, un si joli minois, j'ose espérer que je m'en rappellerais... »

C'était sans compter sur le fait que Roderick avait toujours eu en horreur les femmes trop belles, les jugeant aussitôt comme les plus cruelles ici-bas. Trop de fois on avait narré l'histoire d'une femme qui comme le feu avait tout consumé sur son passage, avait tout pris et n'avait rien laissé. De ces femmes là, le Loup s'était toujours tenu à l'écart. Des sentiments de toute sorte, des soirées folles également. Son seul plaisir était dans le sang versé qui lui apportait plus d'apogée qu'un coït stérile. Elle aussi elle devait savoir, reconnaître que jamais – hélas – l'amour ne déroge au sang, que toujours la soif insatiable est celle qui gagne le cœur des enfants et des plus grands.

Il porta finalement son verre à ses lèvres, goûtant l'alcool glacé, son regard perçant toujours planté dans celui de la blonde. Intrigué et curieux, il se permit cependant de reposer le verre et de s'accouder au comptoir, se penchant à peine en avant pour mieux murmurer, penchant la tête : « Peut-être que... je devrais ? J'ai possiblement oublié... si c'est important, il suffit de me le rappeler... »
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MessageSujet: Re: Once upon a nightmare   Once upon a nightmare EmptySam 4 Oct - 9:36

« Tout du moins, un si joli minois, j'ose espérer que je m'en rappellerais... » La première pensée de Sashka fut : Va te faire enculé par une bite en argent. tout en souriant de la manière la plus naturelle qui soit. Être une vampire avait ses avantages, comme rester de marbre face à n'importe - ou presque - quel situation lorsque la situation l'exigeait. Mais cela ne l'empêchait pas de ressentir toute cette colère et cette grosse frustration en son sein, non, non, non, elle était bien présente, et ne cessait de prendre de la place sans qu'elle n'ait aucun contrôle là-dessus. Secrètement, elle ne pouvait s'empêcher de se dire qu'à la fin de cette entretien, elle se mettrait très certainement à chialer comme une pauvre petite fille - si elle ne le tuait pas avant - et qu'elle ne voudrait qu'une chose, c'était qu'Emir soit là pour la prendre dans ses bras, et apaiser cette douleur et ses cauchemars s'en prendre à elle, après qui elle venait de voir, dans sa propre affaire.

Sashka savait, pourtant, qu'elle ne ferait rien de trop extravagant. Il lui fallait la jouer fine, la jouer en profondeur, car elle ne pouvait se permettre d'exploser sa taverne après les pieds et les mains qu'elle avait fait pour obtenir cette emplacement à New-York, en plein milieu de cette rue si fréquentée. Son don obscur l'y avait aidé, certes, mais elle ne pouvait pas se permettre non plus un faux pas. Son don avait des limites qu'elle ne pouvait outrepasser. Elle n'avait pas la puissance d'Emir, et encore moins celle de vampires beaucoup plus vieux que son créateur ou encore de celle de la Reine des Damnés.

En pensant à elle, elle sentit son cœur s'enorgueillir. La beauté dorée de cette fabuleuse jeune femme et le pouvoir qu'elle dégageait l'avait profondément impressionné, surtout que Sashka, sans réellement le savoir de manière active, savait que la Reine avait quelques bons sentiments à son égard. Peut-être parce qu'elle était de l'engeance d'Emir ?

Son attention était pourtant toute tournée vers ce maudit loup. Sashka le vit porter son verre à ses lèvres, avant de le voir se pencher par-dessus le comptoir pour venir lui dire plus bas : « Peut-être que... je devrais ? J'ai possiblement oublié... si c'est important, il suffit de me le rappeler... » Sashka eut un petit rire nerveux. La proximité si soudaine entre elle et le loup la rendait folle. En l'espace de quelques instants, elle s'était vue le tuer de toutes les manières possibles et inimaginables. Elle ne dit rien, avant de reprendre toute sa contenance, et peut-être même, cette petite arrogance qu'Emir lui avait insufflé en la transformant.

Elle se recula, posant le torchon sur le rebord de l'évier, avant de s'appuyer dessus. « Un carnage, il y a de cela quelques siècles, en Hongrie, rasant toute une ville en me laissant pour morte, car j'ai tenté de te combattre , ça ne te dit rien, lycan ? » Sashka balança cela sans changer son ton de voix, pourtant, si son coeur avait pu battre, il serait sur un ring entrain de combattre sa cage thoracique tellement il aurait battu fort. Elle se pencha, à son tour, en avant, avec un petit sourire légèrement tinté de douleur. « Alors Israfel, tu es venu terminé le travail en tentant de tuer la sorcière devenue vampire que tu n'as pas su faire, il y a quatre siècles ? » Droit au but. Ne pas passer par quatre chemin, ça, c'était sa grande différence avec Emir qui aimait jouer au chat et à la souris. Elle, elle avait toujours été directe, et c'était ce qui avait plus à l'ottoman à l'époque.
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MessageSujet: Re: Once upon a nightmare   Once upon a nightmare EmptyLun 6 Oct - 21:16

Il sentit que quelque chose en elle s'était brisé, sans savoir comment ni pourquoi. Silencieux, Roderick fixa la jeune femme et recula la tête, relevant le nez pour prendre de la distance. Il ne la connaissait pas, mais elle se souvenait de lui. Lui avait-il un jour brisé le cœur ? Ou bien tout le reste ?  Il ne s'en souvenait pas. Il n'avait jamais laissé quiconque envie, aussi.

Ses yeux s'assombrirent quand elle se mit à parler de Hongrie. C'était un pays qu'il avait toujours évité, à cause des chasseurs, et de tout le reste. Il y avait là-bas nombre de personnages qu'il ne voulait pas croiser, qu'ils fussent de sa race ou non. La Hongrie était un pays dangereux, aussi bien pour lui que pour sa « meute ». Il avait des louves à protéger, et n'avait aucune envie d'accrocher leur pelage sur les murs.
« Je ne... » Il n'arriva pas à finir sa phrase. Ses pupilles se dilatèrent aussitôt qu'elle prononça le nom de son géniteur. Israfel. Israfel. Ce nom résonna dans le fin fond de son crâne. Un frisson sinueux remonta le long de son épine dorsale et il grimaça, dévoilant une canine trop longue et trop large pour être humaine.

Roderick abandonna son verre et se leva finalement, s'écartant d'un bon pas du comptoir. Ses yeux avaient changés. Ils brillaient, et la pupille frétillait, tremblait dans son orbite blanche. Il n'avait pas peur. Il n'était pas non plus énervé. Il ne savait tout simplement pas quoi penser. Il resta là, suspendu dans le temps et dans l'espace, attendant que quelque chose n'arrive.
Quand son cœur fut enfin calmé, ses pupilles se rétractèrent et sa peau reprit légèrement de la couleur. Il se gonfla d'un peu de substance, abandonnant la terreur passagère que lui inspirait son propre père pour se parer d'une cape d'indifférence.

« Je ne suis pas Israfel » articula t-il de la plus froide des façons « je ne suis pas mon père. » La phrase avait été à peine martelé. Il aurait eu un marteau qu'il aurait pu planté autant de clou que de syllabe dans le comptoir de chêne. « Je ne sais pas ce qu'il vous a fait, et je ne veux pas le savoir. Vous n'êtes ni la première, ni la dernière. Sentez-vous chanceuse de vous en être tirée... vivante. Il n'a pas toujours été pris de bonté. »
Roderick ne mâchait qu'à peine ses mots : chacun était saupoudré d'amertume et d'ironie. Il se souvenait bien des sanglots de sa mère, de la belle Belissante, endormie et toujours terrifiée. Les mains des hommes l'avaient toujours dégoûtés, sauf la sienne. Si jeune, et si fragile...
Un tiraillement lui déchira le cœur, rouvrant des plaies qu'il avait cru refermé depuis longtemps.
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Emir

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MessageSujet: Re: Once upon a nightmare   Once upon a nightmare EmptyDim 12 Oct - 11:04

« Je ne suis pas Israfel » Pour seule réaction, Sashka leva un sourcil. Elle n'était pas dupe, et ne se laisserait pas avoir facilement. Tout du moins, pas tant qu'elle en soit convaincue. Et son scepticisme semblait à tout épreuve. Elle ne broncha même pas lorsque le loup-garou se fit plus froid, plus glacial que jamais. Elle pouvait se montrer tout aussi polaire, ce n'était pas un soucis pour elle. Sans oublier le fait qu'elle soit très difficilement influençable, et qu'elle possède la fierté, l'arrogance et les lettres de noblesse d'Emir.

« je ne suis pas mon père. » Cette fois, elle écarquilla les yeux. Dans la voix, dans la prononciation, et dans son paralangage, Sashka y trouva de quoi lui laisser une seconde de plus dans ses explications, comme une vilaine curiosité qui reprenait le dessus sur sa haine et son désir de vengeance. Son regard rouge s'éclaircit quelques instants, tandis qu'elle observait plus en détails le lycan. « Je ne sais pas ce qu'il vous a fait, et je ne veux pas le savoir. Vous n'êtes ni la première, ni la dernière. Sentez-vous chanceuse de vous en être tirée... vivante. Il n'a pas toujours été pris de bonté. »

Sashka éclata de rire. Un rire sans joie, un rire qu'elle ne tarda pas à taire afin d'éviter un maximum d'attirer l'attention des autres consommateurs ou barmans afin de continuer cette discussion dans la plus grande tranquillité. Elle lui rétorqua avec un sourire dont on ne saurait dire s'il était haineux, assassin ou arrogant. « J'étais vivante. Maintenant, c'est... Différent. » Elle se souvenait encore de la morsure d'Emir dans son cou, avant qu'il ne lui fasse boire son propre sang dont elle se souvenait encore le goût alors que ses souvenirs lui revenaient peu à peu en tête avec plus de clarté comme si c'était hier. Elle esquissa un petit sourire en voyant son Créateur entrait dans le Pub.

Emir avait cette prestance d'un autre âge, de celle d'un homme important, avec de lourdes responsabilités mais qui n'en a que faire en se montrant toujours sous son meilleur jour avec pour sourire l'arrogance. Sa peau était dorée, mais plus claire qu'habituellement, comme s'il buvait moins de sangs qu'à l'époque. Ses yeux en devenaient mordorés. Ils étaient loin d'être aussi rouge que ceux de Sashka. Tout vêtu de noir, il balaya la pièce de son regard avant de se figer sur Sashka. Ils échangèrent un sourire qui disparut de ses lèvres lorsqu'il vit le loup-garou en face d'elle. Il s'approcha d'eux, mains dans les poches, avant de tirer un long tabouret de son précédent utilisateur qui s'éclata le cul par terre en voulant se rasseoir.

« Israfel ? Quelle rencontre... » Alors qu'Emir posait sa main sur le comptoir, comme s'il était prêt à en découdre, Sashka posa sa main sur la sienne, attirant le regard du Général de la Reine des Damnés, qui lui fit un signe négatif de la tête. « Il s'agit de son fils. » Emir échangea un rapide regard avec sa progéniture, puis il reposa ses yeux mordorés sur le lycan, cette fois dénués de toute rancoeur et il lui murmura :
« Qui es-tu ? C'est ta meute, celle qui rôde dans le coin ? » Autant poser directement carte sur table. Il venait d'arriver à New-York, et il comptait bien remanier la population vampire, mais aussi, asseoir le pouvoir de la Reine Rosarjo malgré la distance qui séparait le nouveau continent de son incroyable palais doré dans les contrés d'Irak.
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MessageSujet: Re: Once upon a nightmare   Once upon a nightmare EmptyDim 16 Nov - 14:54

Le regard du loup n'avait pas changé. Il avait bien entendu la jeune femme, sur le fait d'être complètement dépossédé de vie, de joie, ou de but, après le passage d'Israfel. Il se souvenait du visage terne de sa mère, même à l'heure de sa propre naissance. Il se souvenait de ses yeux devenus tristes et d'un cœur écrasé.
La sorcière avait défié le temps pour éduquer son fils, mais à l'heure de son départ, elle s'était éteinte, comme s'il n'avait jamais été que sa seule raison de vivre.
Il s'en voudrait toujours un peu de l'avoir laisser, avide de liberté, de grands espaces verts, étouffé par la vie monotone en autarcie au fin fond de la forêt vendéenne. Il la haïssait parfois de l'y avoir enchaîner. Il se haïssait de l'y avoir laisser.
« C'est souvent comme ça. Il emporte toujours quelque chose avec lui. » Il avait volé à sa mère sa virginité, sa candeur – mais il n'avait pas réussi à lui arracher la douceur naturelle. Jeune fille mais déjà mère, elle avait sans aucun doute subi plus que la jeune femme en face, car le Loup n'était pas passé qu'une seule fois voir la jolie Lieuse, et jamais une seule nuit.
Un petit ressentiment pointa dans la poitrine de Roderick, impuissant devant son géniteur mais rancunier malgré tout.

Les yeux mordorés du Loup se posèrent finalement sur un homme qui venait d'apparaître. Il n'avait pas fait attention à comment il s'était retrouvé là, plongé dans des brides de mémoire peu glorieuses. Son air devint plus dur, car l'homme n'avait pas l'air commode. Il bloqua sa respiration, prêt à se lever aussi, mais finalement n'en fit rien car la jeune femme intervint.
Le regard clair de l'animal ne laissait pas place au doute. Il cherchait à sonder dans les moindres détails l'âme du Vampyr avant de répondre. S'il devait se battre, il n'hésiterait pas – mais il devait au moins connaître son adversaire.

Au bout de quelques secondes de silence, Roderick répondit sur un ton plat et monocorde :

« Je pourrais très bien te retourner la question... » Le loup prit son verre et le porta à ses lèvres, d'un air calme. « Roderick. Je suis Roderick de Vallombreuse, un vieil animal qui rôde, ici et là... Professeur d'histoire, à l'Université. » Il enfonça sa main dans sa poche arrière et en sortit une petite carte rectangulaire, le présentant comme conférencier. « Et non, ce n'est pas ma meute dehors. Je suis un solitaire. Être élevée par une mère sorcière, ça ne m'aide pas beaucoup à s'intégrer. »
Le loup reposa doucement son verre sur le comptoir. « Autre question ? »
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